Ernährungsbericht Allianz sufosec

Rapport sur la nutrition de l’Alliance Sufosec : Des systèmes alimentaires locaux pour vaincre la faim

Des systèmes alimentaires locaux pour vaincre la faim

L’Alliance Sufosec met en évidence l’importance des systèmes alimentaires locaux : La fin de la pauvreté commence par la nourriture

Depuis 2015, la faim dans le monde augmente massivement. La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine contribuent de manière dramatique à l’augmentation. En collaboration avec cinq autres ONG suisses — sous le nom d’alliance Sufosec — Vivamos Mejor élabore des solutions qui contribuent à vaincre la malnutrition et la faim dans le monde entier et de manière durable. La faim est le fait de l'être humain et non une fatalité. Les conditions pour en venir à bout existent.



Jeder vierte Haushalt ist von Hunger betroffen

La faim augmente massivement

Environ 828 millions d’individus souffrent de la faim dans le monde. Jusqu’en 2015, le nombre de personnes souffrant de malnutrition et de sous-alimentation était en diminution, certes légèrement, mais de manière constante. Depuis, ces chiffres sont à nouveau à la hausse et représentent aujourd’hui 10% de la population mondiale. Les chiffres les plus récents sur la situation alimentaire mondiale publiés par la FAO appuient les résultats du présent rapport de Sufosec. Menée auprès de 14’000 foyers dans 16 pays couverts par le programme de Sufosec, l’analyse met en lumière des résultats choquants. Au lancement du programme en (2020), en moyenne un foyer sur quatre était touché par la faim et deux foyers sur trois n’avaient qu’un accès limité à l’alimentation.

Les faits

Qu’on se le dise : la production alimentaire est suffisante pour nourrir la population mondiale et mettre en oeuvre le droit à l’alimentation ! Pourtant, la dénutrition et la malnutrition augmentent depuis 2015. Cette tendance se dessinait déjà avant la pandémie de COVID-19 : en 2019, 650 millions de personnes souffraient de malnutrition, soit 8,9 % de la population mondiale. En 2020, ce chiffre atteignait entre 720 et 811 millions. La FAO estime même que plus de 840 millions de personnes souffriront de la faim d’ici 2030. Parmi les 768 millions de personnes concernées en 2020 (chiffre moyen), 418 millions vivaient en Asie, 281,6 millions en Afrique et 59,7 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes. Depuis 2019, le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté de 57 millions en Asie, de 46 millions en Afrique et en Amérique latine et de 14 millions dans les Caraïbes. Le pourcentage de personnes souffrant de malnutrition chronique dans une population mondiale croissante a nettement augmenté en seulement un an, passant de 8,4 % à 9,9 % en 2020. À l’inverse, 1,9 milliard de personnes souffrent de surpoids et d’obésité morbide.

Les femmes sont plus gravement touchées, la malnutrition prend un visage toujours plus féminin

Souvent les femmes se nourrissent en dernier et, fréquemment, elles se contentent des restes de leurs enfants et de leur mari. Ce constat est identique dans toutes les régions du programme. Durant la crise de COVID-19, le fossé entre les femmes et les hommes s’est accentué. A tel point qu’aujourd’hui, la part des femmes victimes de malnutrition dépasse de 10% celle des hommes. Les besoins alimentaires des femmes, des hommes, des personnes âgées et des enfants pour se maintenir en bonne santé diffèrent. Mais, dans un système alimentaire qui s’uniformise toujours davantage, les besoins des hommes adultes au pouvoir d’achat plus élevé prennent le dessus, avec notamment pour conséquence que depuis 2012, près d’une femme sur trois âgée de 15 à 49 ans souffre d’anémie. Au total, cela représente 571 millions de femmes et aucune amélioration n’est constatée depuis dix ans ! Chez de nombreuses femmes, l’anémie découle d’une alimentation pauvre et déséquilibrée.

Les faits

Environ 60 % des personnes souffrant de faim chronique dans le monde sont de sexe féminin, bien que dans de nombreux pays, ce sont les femmes qui sont chargées d’acheter et de préparer les repas. À l’échelle mondiale, moins de 20 % des propriétaires fonciers sont des femmes. Les femmes détiennent moins de 5 % des terres en Afrique du Nord et en Asie occidentale, et en moyenne 15 % en Afrique subsaharienne. Dans le même temps, les femmes de l’hémisphère Sud représentent 60 % de la main-d’oeuvre agricole. En 2020, les femmes avaient 11 % de risques supplémentaires de souffrir de malnutrition ou de faim que les hommes. En 2030, ce chiffre pourrait passer à 14 %. La lutte contre ces évolutions est l’une des missions centrales que s’est fixée l’Alliance Sufosec. En effet, la FAO considère que les rendements agricoles pourraient augmenter de 20 à 30 % si le potentiel des petites productrices était renforcé et si elles avaient les mêmes possibilités d’exploitation et d’accès au foncier que les hommes. Cela diminuerait de 150 millions le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.

Mangelernährung: Frauen trifft es härter

Containerschiff exportiert Nahrungsmittel

Climat, crises et fausses priorités

La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine contribuent de manière dramatique à l’augmentation de la faim dans le monde. Reste que la famine et la malnutrition sont en grande partie le résultat de la spéculation sur les denrées alimentaires et l’explosion des prix qu’elle provoque. Des processus à moyen et long terme comme la crise climatique et le déclin de la diversité des espèces jouent également un rôle. L’utilisation de terres arables pour les productions de viande et de lait tournées vers l’exportation gaspille par ailleurs des ressources naturelles. Pire encore : le sacrifice de terres au profit des biocarburants alors que des surfaces manquent pour les cultures vivrières.

Le contexte

Les conflits géopolitiques, les guerres civiles et les menaces terroristes ont un impact important sur la faim dans le monde. Les événements majeurs, tels que la guerre en Ukraine, déstabilisent les marchés et entraînent une explosion des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Mais toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière. L’épidémie de COVID-19, déjà, avait montré les conséquences inégales de l’effondrement des marchés mondialisés sur les hémisphères Nord et Sud. Au nord, les approvisionnements ont été impactés dans quelques rares secteurs d’activité et les pertes de salaires en grande partie compensées. Tandis qu’au sud, les pénuries (p. ex. d’engrais ou de semences) ainsi que l’absence d’acheteurs se sont immédiatement fait sentir. L’absence de protection sociale a également fait sombrer 97 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté. 2,7 milliards de tonnes de céréales ont été récoltées en 2019, plus que jamais auparavant, mais seulement 43 % sont destinées à l’alimentation humaine. Le reste est utilisé pour nourrir les animaux ou transformé en essence et en matières premières industrielles. Cet usage est en augmentation. La faim est donc avant tout un problème de répartition, car la nourriture n’arrive pas dans les assiettes, mais là où l’on peut en tirer le plus d’argent. Le changement climatique et ses conséquences sont devenus une menace pour le sud et le nord: L’augmentation des températures a un impact direct sur la production alimentaire, car elle entraîne des sécheresses et de nouveaux fléaux qui compromettent les rendements agricoles et donc la sécurité alimentaire.La manière dont les pays occidentaux produisent et consomment actuellement leur alimentation ne fait qu’accélérer le changement climatique. L’agriculture, principalement industrielle, joue ici un rôle considérable : elle émet environ 30 % des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. En effet, le déclin rapide de la biodiversité met en danger nos ressources. L’agriculture conventionnelle et ultra-industrialisée, à fort apport d’intrants, a un impact élevé sur l’environnement. Elle décime la faune et la flore, et est l’une des grandes causes de l’extinction des espèces. La disparition brutale des insectes est l’expression la plus dangereuse de cette évolution, car les insectes sont indispensables à notre approvisionnement alimentaire.

L’objectif Faim « zéro » est un impératif

Ces mauvaises orientations et les récents revers montrent que la politique, l’économie et la société civile doivent déployer d’intenses efforts pour vaincre avec succès la faim dans le monde. Ce n’est qu’ensemble que ces trois secteurs développeront des solutions capables d’atteindre l’objectif Faim « zéro ». Des progrès ont été réalisés jusqu’en 2015. La faim est le fait de l’être humain, ce qui signifie que nous pouvons y mettre un terme.

Zero Hunger muss erreicht werden

Allianz Sufosec

La contribution de l’Alliance Sufosec, des systèmes alimentaires locaux et l’agroécologie

L’alliance Sufosec est une voie commune. Elle vise à élaborer ainsi qu’à mettre en place des réponses aux enjeux actuels et à vaincre la malnutrition et la faim. Les expériences acquises par les ONG membres actives dans la coopération au développement ainsi que plusieurs études scientifiques démontrent que les méthodes agroécologiques et le soutien à des systèmes alimentaires locaux sont des approches prometteuses pour lutter contre la faim et la malnutrition.

Nous ne pouvons plus nous permettre des approches qui visent à atteindre un objectif aux dépens d’un autre. La sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et la sauvegarde des espèces doivent être abordées simultanément et de façon intégrée, comme le fait l’agroécologie. La Suisse devrait aussi placer de telles approches au centre de sa coopération au développement et de sa politique agricole. Dans les régions des projets Sufosec, environ 72 % des personnes souffraient de malnutrition ou de faim.

L’Alliance se donne pour objectif, d’ici fin 2024, de fournir durablement une alimentation suffisante et saine et de réduire ainsi la malnutrition et la faim de 20 %. Le programme Sufosec se mesurera à cet objectif ! Les premiers résultats sont encourageants : Sufosec a réussi à ce que 52’000 familles par an appliquent pour la première fois des mesures agroécologiques, et améliorent ainsi durablement leur situation alimentaire. A elle seule, l’agroécologie a permis de réduire jusqu’à 16% le risque de souffrir de malnutrition. Chaque année, jusqu’à 8’300 familles ont ainsi pu se nourrir suffisamment, durablement et sainement. Ces résultats positifs seront intensifiés et diffusés par l’Alliance Sufosec.

A elle seule, l’agroécologie a permis de réduire de
16%
la malnutrition et la faim dans les projets Sufosec (8300 familles)


L’enquête Sufosec révèle que :
291‘000
foyers appliquent au moins une méthode de culture agroécologique. Chaque année, environ 52’000 nouveaux foyers utilisent une de ces pratiques pour la première fois.


Objectif d’ici 2024 :
-20%
de faim et de malnutrition dans les projets Sufosec d’ici 2024.


Kleinbauer am Handy auf dem Feld, Guatemala

Faites défiler les faits et chiffres.





Atitlan-See, Guatemala

«Les systèmes alimentaires locaux sont souvent la seule source d’alimentation abordable et nourrissante pour les communautés rurales et urbaines touchées par la pauvreté.»

L’Alliance Sufosec – l’Alliance suisse pour une alimentation durable dans le monde.


L’Alliance suisse pour une alimentation durable dans le monde (Sufosec) est un regroupement de six ONG suisses actives dans le domaine de la coopération au développement – Vivamos Mejor en est une. L’alliance Sufosec est une voie commune. Elle vise à élaborer ainsi qu’à mettre en place des réponses aux enjeux actuels et à vaincre la malnutrition et la faim. Les expériences acquises par les ONG membres actives dans la coopération au développement ainsi que plusieurs études scientifiques démontrent que les méthodes agroécologiques et le soutien à des systèmes alimentaires locaux sont des approches prometteuses pour lutter contre la faim et la malnutrition.

En savoir plus: www.sufosec.ch

 

Allianz Sufosec Logo

Sufosec en chiffres :

34 pays participant au programme
462 projets
1,09 million ménages
58,2 millions de CHF dépenses annuelles

Les partenaires de l’Alliance sont :

Aqua Alimenta
Fastenaktion
Skat Foundation
SWISSAID
Vétérinaires Sans Frontières Suisse
Vivamos Mejor


Graciela und ihre Töchter

Une alimentation plus diversifiée pour les familles mayas au Guatemala - comme celle de la famille García